Lorsque l’on est « haut potentiel » (intellectuel, émotionnel, créatif…) on se pose beaucoup de questions. Et l’une des premières est : suis-je vraiment un haut potentiel ? Et comment le savoir ?
Avant toute chose, j’aimerais poser le contexte de ce que nous savons aujourd’hui de ces facultés et comment les déterminer.
La haute potentialité, telle que définie par les sciences humaines et en particulier la psychologie, est : « un enfant (…) qui a un rythme de développement intellectuel nettement supérieur à celui de son âge. » C’est-à-dire, un enfant qui va développer sa capacité de lecture ou d’expression sans sollicitation particulière par exemple de manière précoce par rapport aux autres enfants du même âge.
A l’âge adulte, si l’on n’a pas été diagnostiqué enfant, des signaux dont je parle un peu plus bas, peuvent vous mettre sur la piste.
C’est l’échelle de Wechsler qui est encore aujourd’hui la norme pour mesurer l’intelligence et la précocité. Inventée par David Wechsler (psychologue américain 1896 – 1981), ce test est développé pour 3 types de catégories d’âges :
Ce test est principalement composé de tests verbaux et non verbaux, de sous-tests évaluant la mémoire, la logique, la rapidité intellectuelle au travers de questions simples et de tests de performances (puzzles, suites, cubes…).
Les personnes ayant un résultat cumulé >= 130 sont évaluées à « haut quotient intellectuel » (HQI), voire à « très haut quotient intellectuel » (THQI).
Seulement voilà, ce test développé au milieu du siècle dernier, malgré des évolutions apportées (nous en sommes à la version 5 de la WISC et 4 de la WAIS) a été développé par une communauté scientifique avec des essais cliniques sur des formes d’intelligences limitées.
En effet, les 2 formes d’intelligences les plus sollicitées dans ces tests et sous tests sont l’intelligence verbale-linguistique et logico-mathématique (un peu d’intelligence visuelle et spatiale avec les tests de logique).
De plus, certaines questions de culture générale peuvent poser question sur la nature de ce qui est évalué : l’intelligence pure ? Ou l’exposition sociale et culturelle ?
Si nous nous intéressons aux recherches d’un autre psychologue tout aussi renommé sur les intelligences multiples, Howard Gardner (né en 1943 en Pennsylvanie), nous aurions au moins 9 formes d’intelligences :
Aujourd’hui, les tests de l’échelle de Wechsler sont exclusivement réalisés chez des psychologues cliniciens en France et cela pose d’autres questions. Bien sûr le caractère de confidentialité doit être respecté, mais qui dit test passé au travers d’un médium humain dit facteur humain (influence, partialité, conditions de passage du test et concentration). De plus, l’approche scientifique de ces tests amènent à un résultat couperet, une catégorisation et une approche par la norme et la pathologie. Certains individus sont orientés vers ce test suite à des troubles du comportements (angoisses, agoraphobie, terreurs nocturnes…) et en ressortent parfois avec un traitement médicamenteux et une catégorisation complémentaire (TDAH, bipolarité, troubles autistiques…).
Voici quelques-uns des « symptômes » que je préfère appeler des vecteurs d’alerte que peuvent observer les neuro-atypiques ou les multi-potentiels. Tous ne se révèleront pas au travers du test WAIS ou WISC. Ce test est avant tout un outil de catégorisation développé par des scientifiques qui ont une dominance fonctionnelle cérébrale de l’hémisphère gauche (la preuve scientifique, l’approche cartésienne, le tangible, le catégorisé, la quête de sens logique). Or, les autres formes d’intelligence que nous avons citées plus haut existent et caractérisent plutôt la dominance fonctionnelle cérébrale de l’hémisphère droit (la créativité, l’émotionnel, l’intangible, la quête de sens spirituel). Mais elles ne sont pas ou peu valorisées par nos sociétés.
Les HP ayant une dominance « cerveau gauche » auront plus de facilité à se retrouver dans les résultats de ce test, là où ceux ayant une dominance « cerveau droit » auront plus de difficultés. Surtout si on rajoute la difficulté des traumatismes scolaires et les troubles dys (dyslexie, dyscalculie…) qui accompagnent souvent ces derniers.
Pas d’inquiétude face à toutes ces embûches, l’important est de s’écouter, nous sommes tous uniques et nos spécificités font notre force. Tout ce que nous venons d’évoquer ensemble résonne en vous ? Ce n’est pas pour rien. Avez-vous réellement besoin d’être testé(e) pour votre cheminement ? Ce sera à vous d’y répondre mais il n’y a aucune obligation. Surtout qu’une fois que le résultat est donné, on peut se demander : « et maintenant je fais quoi avec ça ? ». Il n’y a pas de piste donnée au passage pour savoir comment révéler et utiliser ce potentiel, les psychologues ne sont pas des conseillers d’orientation…
Certains ressentent le résultat comme la délivrance de connaître l’origine de certains ressentis, comportements, décalages. D’autres au contraire vivent mal cette différence qui accentue les raisons d’un mal-être. Au-delà du budget (une séance préliminaire, le test et la restitution, il faut compter 310€ en moyenne chez un psychologue clinicien), demandez-vous pour quelle raison vous le feriez et ce que vous en ferez une fois passé.
Si l’objectif est pour vous de trouver des pistes d’un mieux-être, d’une orientation, de la libération de ce potentiel et que vous n’y arrivez pas seul, alors demandez vous quel praticien peut le mieux vous aider : Coach ? Mentor ? Psychologue ? Conseiller en orientation ? Et si ce partenaire a une expérience de ces questions de potentiels et d’intelligences multiples.
On vient de parler d’accompagnement, je recommande vivement cette solution pour vous accompagner et catalyser ce potentiel. Nous l’avons évoqué plus haut, une des caractéristiques de ces traits de personnalité est la remise en question permanente. Qui dit doute dit souvent inaction, dispersement ou disque rayé.
Le fait de développer un partenariat avec quelqu’un de confiance qui aide l’identification des forces, le développement d’un plan d’action, garde sur les rails, encourage et stimule est un vrai booster d’évolution.
L’objectif est de trouver sa voie et de reprendre confiance en soi. Le binôme est peut-être une bonne solution de démarrage et dès que le mental est rasséréné par les expériences positives, le retour à l’autonomie est possible. Certains en ont fait un mode de fonctionnement et garde cet accompagnement toute leur vie.
Observez dans les exemples du quotidien comme la différence et l’unicité sont une force pour ceux qui ont réussi à apprivoiser leurs talents.
Pour conclure cet article avec une vision personnelle des raisons qui expliquent ces développements de capacités et de personnalités, je vous poserais la question suivante : de quoi le monde de demain a le plus besoin ? De réparateurs de ce qui ne fonctionne plus aujourd’hui ? Ou d’éclaireurs vers une nouvelle réponse à nos préoccupations actuelles que sont le développement durable, les égalités sociales et la violence de nos sociétés (aussi bien dans la vie communautaire, que professionnelle, que familiale/de couple…) ?
Être dans le déni de nos émotions négatives, qui sont des messagères des limites et des besoins non respectés, nous amène à des niveaux de pression insupportables et finissent par créer des maux physiques à titre individuel (maladies, troubles, addictions…).
L’apprentissage de l’écoute et la compréhension de ces émotions, ce que l’on appelle l’intelligence émotionnelle, est une première marche vers la guérison de nos grandes blessures héritées de notre histoire que sont le rejet, l’abandon, l’humiliation, l’injustice et la trahison.
Le travail individuel sur ces sujets permet d’atteindre un équilibre et une sérénité nécessaire au bon relationnel avec autrui. Si l’on est bien avec soi, on peut être bien avec les autres. Et par rétroaction, les autres bénéficient également de ce mieux être.
Si chacun était amené à trouver son propre équilibre dans le respect des besoins et limites d’autrui (multi-potentiels ou non), les 3 grands sujets de préoccupation actuels trouveraient des solutions naturellement.
Et comme les sciences humaines nous apprennent que l’on ne peut changer que soi, c’est à chacun que revient la responsabilité de commencer cette démarche.